Le Parfum, votre nouvelle routine de soin
Il semblerait superficiel d’associer au parfum des vertus de santé, pourtant c’est bien le rôle qu’il a occupé jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. S’il est vrai que les fragrances étaient un moyen pour l’Humanité de se rapprocher des divinités qu’ils vénéraient, elles ont aussi – et surtout – été utilisées pour leurs bienfaits thérapeutiques. Qu’il s’agisse du Papyrus d’Ebers au XVème siècle av. J.C., du Shennong Bencao au Vème siècle, de l’Université de Montpellier ou de l’École de Salerne, les preuves littéraires de l’utilisation de plantes et de parfums à usage prophylactique ne manquent pas. S’il est vrai que nous sommes loin du temps des alchimistes et copistes, il n’est pour autant pas absurde d’aborder le parfum sous un autre angle que le seul cosmétique.
C’est bien l’objet de cet article : comment associer le parfum à votre routine de soin ?
À chaque humeur son parfum.
Commençons par l’évidence : le parfum que l’on porte. Une des premières façons d’introduire le parfum dans une dimension de soin consiste à reconnaître que, de même que nous ne sommes pas égaux dans l’humeur, nous ne devrions pas l’être en parfum. Non pas qu’il faille blâmer la recherche, légitime, d’une odeur qui nous soit propre et qui nous définisse immédiatement quel que soit l’espace que nous traversons, pour autant, la tendance naturelle que nous avons d’associer une odeur à un souvenir marquant ou un événement peut, à ce titre, faire de notre parfum un subreptice objet d’oppression.
Permettez-nous un exemple rapporté par une de nos clientes : celle-ci ayant porté son parfum fidèle pendant les années de son divorce, elle se trouvait toujours habité d’un sentiment nostalgique, où qu’elle aille, sans en comprendre l’origine. Il nous a suffi de lui suggérer de changer de parfum pour qu’elle se sente soudainement habitée d’une énergie nouvelle, plus légère cette fois.
Nos modes de consommation évoluant, il est de moins en moins rare de croiser des personnes ayant plusieurs parfums en rotation, ce qui est moins un caprice luxueux qu’un réflexe tout à fait naturel. De même que l’on s’habille, se coiffe ou se maquille selon l’humeur ou selon le temps, il est aussi logique d’en faire de même de nos parfums. Ce faisant, nous éviterons l’écueil de s’aliéner notre parfum préféré en l’associant à une période désagréable de notre vie.
Changer de parfum est ainsi une façon de se changer soi-même, de changer la manière dont on se projette dans le monde et dont on y est reçu. C’est une façon subversive de s’oser différent : s’oser mystérieux avec 7753 ou s’oser diva avec 1889 ; s’oser inapprochable avec Rosam ou charismatique avec Veni ; s’oser indolent avec 1472 ou s’oser lascif avec 1876. Les possibilités sont à la fois infinies et sans risques, or celui de se découvrir autrement – et de peut-être s’aimer ainsi.
Maison de parfums pour parfums de maison.
En mentionnant l’École de Salerne, nous faisions référence aux traditions médiévales qui faisaient du parfum un objet de médecine. Il ne s’agissait pas tant, alors, de se parfumer comme l’on prendrait un médicament mais plutôt d’utiliser les vertus qu’on attribuait aux plantes pour, le plus souvent, purifier son intérieur. Le principe de l’aromathérapie précède ainsi notre ère de bien longtemps. Quoiqu’il soit désormais difficile de trouver un apothicaire qui nous prépare un encens à partir des plantes de son jardin, il est néanmoins aisé de se procurer des huiles essentielles à diffuser dans notre lieu de vie, pour en améliorer l’odeur ambiante certes, mais surtout pour élever nos esprits.
Notons que l’aromathérapie n’a rien de magique, celle-ci s’appuie sur les bienfaits prouvés des molécules composant l’odeur des plantes que l’on utilise, qui se comptent parfois en centaines (environ 120 molécules pour une huile essentielle de lavande).
Un coup de mou ? Optez pour de l’huile essentielle de menthe poivrée, réputée pour être tonique et dynamisante. Un coup de blues ? Optez pour une huile essentielle de lavande vraie, réputée calmante. Un coup de froid ? Optez pour une huile essentielle de sarriette, utilisée depuis des siècles en fumigation pour se prémunir contre les miasmes pestilentiels. Un coup de stress ? Optez pour une huile essentielle d’orange douce, légèrement sucrée et hospitalière. Les possibilités sont, ici encore, infinies.
Quelques gouttes déposées sur un diffuseur suffiront à embaumer votre atmosphère et, si l’on en croit la sagesse des anciens, optez toujours pour le parfum que vous préférez – c’est de lui dont vous avez besoin.
Un autre moyen efficace et plus mystique encore pour parfumer votre intérieur est la fumigation, une méthode qui n’a jamais été réservée aux églises, monastères tibétains ou autres séances de yoga. Sa mise en œuvre est plus simple qu’il n’y paraît. Il suffit de se munir d’un charbon, d’une soucoupe résistant à la chaleur et d’une résine ou plante odorante quelconque - le mot encens vient en effet du latin incensum, désignant toute matière à brûler.
Celle-ci peut-être de la sauge blanche ou du palo santo mais aussi n’importe quel aromate qui se trouve à votre disposition – thym, origan, cannelle, girofle, telles étaient les plantes utilisées dans la confection d’encens au Moyen Âge en Europe. D’autres se porteront sur du oud, ce bois précieux venu de l’Insulinde et dont le parfum perfuse les cultures islamiques depuis le Xème siècle. Quant à nous, nous préconisons des fumigations d’oliban d’Oman, riche en acides boswelliques dont il a été prouvé qu’ils ont des vertus antidépressives.
Parfums de peau.
Un autre moyen d’introduire votre parfum dans votre routine de soin est de l’introduire dans votre rituel beauté, au moyen de gels douche ou de laits pour le corps parfumés. D’après une étude canadienne publiée dans la revue « Social Psychological and Personality Science » le fait de se laver entraîne une baisse drastique des niveaux d’anxiété. Ce n’est pas un secret si la douche de fin de journée est toujours aussi agréable et libératrice – le fait de retirer des résidus de son corps suggère ainsi, selon l’étude, une séparation psychologique plus profonde.
En faisant entrer votre fragrance préférée dans la bulle de votre douche, vous associerez cette libération à une odeur qui vous est chère en plus de délicatement parfumer votre peau. En continuant cette routine avec un lait pour le corps, c’est à un acte réparateur – l’hydratation et le massage des tissus – que vous associerez la même fragrance.
Notons d’ailleurs qu’un parfum dure plus longtemps sur une peau correctement hydratée. Si nous déconseillons vivement l’application de votre parfum au sortir de la douche, lorsque votre peau est sèche et vos pores dilatés ce qui peut mener à une réaction épidermique, nous vous invitons toutefois à crémer votre cou, votre nuque et vos poignets afin de préparer votre peau avant de la parfumer.
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